Tu veux savoir comment je suis morte Luci’ ? Tu permets que je te nomme ainsi n’est ce pas ? Humpf, de toute manière tu n’as pas le choix… Mais je n’ai pas envie d’en parler, t’es chiant avec cette question, t’aurais du trouver autre chose ! C’est vraiment humiliant…
Il fait nuit depuis un long moment… Je suis dans cette taverne depuis un long moment… J’étais déjà beurrée avant d’entrer là dedans… " Non mais sérieux tu fais chier Luci’ ! Et ne me regarde pas comme ça hein ! Hum… T’as pas du rhum ? Ca pourrait m’aider à parler tu sais. Bon ok je continus."
Donc j’étais déjà bien entamée avant d’entrer dans la taverne. L’endroit est bien éclairé, des bougies ont été allumées dès que la nuit fût tombée. Mes longs cheveux blonds sont remontés en chignon, cachés sous mon tricorne. Ma fidèle épée est bien accrochée à ma ceinture, mon pistolet est calé entre mon ventre et mon pantalon. Mon collier était bien autour de mon cou, je fais passer le pendentif entre mes longs doigts fins, je réfléchissais. Le rhum coule à flot et les filles ne se sentent plus, c’est pitoyable, pourquoi se rabaissent-elles à ce niveau ? Vraiment, je ne les comprends pas. Et pourquoi celles-ci se frottent les miches contre mes bras ?... Si elles savaient que je suis une femme. Un sourire en coin se dessine sur mon visage, on va jouer… Je prends les deux poules se trouvant sur mes cotés par la taille. "Raconte-nous tes aventures, et tes quêtes !" "Oui ! Raconte-nous d’où te viens cette pièce à ton cou."

- Vous parlez beaucoup mes demoiselles… *Sourire en coin.*

Il faut savoir garder des secrets, les dames aiment que les hommes mystérieux. J’ai tellement de fois joué à ce jeu que j’en connais toutes les ficelles. Et les voilà qui recommencent à parler ! Mais qu’elles ferment leurs caquets ! Ces deux petites m’énervent, c’est beaucoup plus amusant avec les dames de la cour, elles résistent un peu et… Bam ! Te voilà ridicule, ça t’apprendras à être cocue. Mwahahaha ! Que j’aime les voir honteuses et confus. Peut être pour ça que je ne me suis jamais entendue avec les femmes, elles ne m’aiment que lorsque je cache mes attributs féminin. Je leur fais honte selon elles, donc je me venge ainsi. "Dis, tu m’aimes ?" "Non, c’est avec moi qu’il passera la nuit !" *Petite bagarre que je prends plaisir à regarder, je ne suis pas la seule à observer ce spectacle d’ailleurs… *

- Non les filles, mon seul et unique amour est et restera à jamais l’océan… J’observe un temps de pause. Et d’ailleurs, n’avez-vous pas honte de vous battre pour une femme ?!

Comme pour accompagner le geste à la parole, j'enlevais mon tricorne laissant tomber mes cheveux en cascade. Et BAM ! Me voilà vengée de quelques-unes. Tu vois Luci’, tout se passait très bien, tous les hommes de la taverne m’ont offert une nouvelle chope de rhum, tous hilare, et pleins d’une admiration mal contenue, comme toujours. Une fois que j’eu terminé de boire toutes les chopes, les deux poules sont revenus à la charge. Ces deux serpents, ces deux chiennes m’ont porté en triomphe. Nous pensions tous qu’elles riaient d’elles-mêmes, mais ce n’était aucunement le cas. Elles m’entrainèrent derrière le bar, là où les gérants rangent leurs barils de Rhum. Et elles m’ont enfermé dans un des barils, je suis morte étouffée dans ce que j’aimais le plus au monde.
Ne ris pas ! Ca n’a rien de drôle. Ne fais pas mine d’être peiné ! Je n’aime pas que l’on s’apitoie sur mon sort, de plus je saurais que ce n’est pas vrai.
Maintenant tu sais, c’est ça le but d’une vie ? Tout voir, tout savoir et survivre. Survivre au monde, survivre aux autres, et survivre à nous-mêmes. Ouuulaa ! J’ai besoin de Rhum ! T'es sur de ne pas en avoir dis ? *Soupir*
Hum, ensuite je me souviens d’une impression de froid, ça me pénétrait jusqu’aux os. Arrête, ne prends pas ça pour de la perversité, c’est dans l’autre sens qu’il faut que tu le prennes mon ptit Luci’. Donc je disais froid… J’ai rien sentit de plus que ça et le Rhum qui me retrait par le nez et la bouche. Ca m’a nettoyé de l’intérieur que je te dis ! Aleena Liam Blake, la première femme à avoir été désinfectée de l’intérieur ! Pff, j’aurais pû me faire des tonnes et des tonnes d’argent si j’y avais survécue… Ensuite un imbécile m’a dit que je n’ai pas été assez bien pour aller au Paradis ! J’étais morte, il n’y avait sûrement plus de mer ni d’océan là où j’allais, j’avais tout perdu, il n’y avait plus de rhum ! Et avec tout ça je n’ai même pas pu aller voler avec les ptites choses à ailes… Ensuite j’ai dû descendre des kilomètres et des kilomètres d’escaliers, une fois arrivé en bas, des bestioles m’ont emmenés chez un drôle de moussaillons qui pose trop de questions, en plus il est ennuyant celui-là. Il parle que pour se moquer de moi et encore pour poser des questions. Rooo ! Espèce de petit !......... Truc !

Si tu le prends ainsi... C'est vrai que je l'ai pas mal cherché. M'enfin.
Je suis née dans le pays le plus noble qu’il soit, celui où qui ressemble à un mendiant n’a rien à faire sur ces terres ; la France. Mon enfance c’est plutôt bien déroulée, fille d’un duc et d’une duchesse je connaissais déjà l’étiquette à l’âge de cinq ans. « Lève la tête ! Souris ! Marche un pied devant l’autre, je veux que tes chevilles se touchent ! N’utilise pas cette fourchette ! Fais pas ci, fais pas ça et gnagnagna… » J’en au rapidement assez de toutes ces foutaises et ces préchis-préchas. Mes parents faisaient tout pour que je me sente le mieux possible avec eux, j’étais fille unique et ils ne s’occupaient pas vraiment de moi, pas comme je le voulais en tout cas. Mon père et ma mère travaillaient tout le temps, ils avaient toujours autre chose à faire, alors ils achetaient leur tranquillité en me payant de nouvelles robes, des poupées de porcelaines etc, tout ce dont une petite fille pouvait désirer. Sauf que ce n’était pas mon cas, je ne voulais pas de toutes ces affaires complètement inutiles. Moi, je voulais apprendre l’escrime ou l’art de manier l’épée. Etant donné que l’argent n’était pas un problème pour ma famille, j’eu rapidement ce que je voulais, c’était le début d’une grande passion.
Quelques années plus tard, des amis de la famille vinrent nous rendre visite. Cette famille venait tout spécialement d’Amérique pour fêter la réussite d’une de leurs entreprises commune avec la notre. Autrement dit : Mon père avait mit une de ses entreprise de chaussures françaises en commun avec un entrepreneur d’Amérique du Nord, cet entrepreneur vendait donc nos « Louis rouges » à son pays, ce qui marchait honorablement bien.
La femme de cet entrepreneur lui avait offert deux enfants, une fillette de trois ans ainsi qu’un jeune homme de mon âge, c'est-à-dire plus ou moins dix ans. Tous mis à part la fillette parlaient couramment le français, ils devaient rester trois mois en notre compagnie à St Malo. Tout se passait bien, et autant vous dire de suite que ce jeune homme ne me laissait pas indifférente. Andrew et moi-même passions de merveilleuses après-midi à construire ce que nous appelions un navire mais qui ressemblait nettement plus à une vulgaire barque, la construction de cette coque avançait rapidement. Mais nous ne faisions pas que ça, d’ailleurs, il fût bien étonné lorsque je le mis au tapis lors d’un duel à l’épée…
Hélas, toute bonne chose a une fin, les trois mois se terminaient et le départ de nos amis se profilait. Andrew et moi étions plus que peinés de devoir nous séparer. Nos parents remarquèrent rapidement ce changement d’humeur, ils voyaient bien plus entre nous que nous-mêmes entre simples enfants. C’est ainsi que les deux familles décrétèrent qu’Andrew et moi serions promis l’un à l’autre. Ce que ça voulait dire ? Moi et mon jeune ami n’y comprenions rien. Nous étions promis mais ça ne retarda en rien leur départ.
Une fois qu’ils furent partis, un grand vide se forma dans mon cœur. Pendant trois mois la maison avait été pleine de cris et de jeux, j’avais enfin trouvé quelqu’un avec qui m’amuser et voilà que je me retrouvais une nouvelle fois seule entre tous ces jouets. Chaque jours j’allais à la plage pour y continuer la construction de notre navire, une fois qu’il fut terminé je n’avais plus rien à faire… C’est en déposant à l’intérieur de grosses pierres pour voir s’il pouvait me contenir, que j’eus une idée. Je rentrais en courant chez moi, et préparais mes effets pour un long voyage. Je prenais avec moi une boussole, une carte maritime, mon épée, des vêtements de change ainsi que de quoi manger et boire pour un bien long moment. J’attendis que la nuit tombe et que mes parents aillent se coucher pour déposer sur mon oreiller une lettre à leur adresse, puis je m’en allai.
Au départ ce fût facile, une légère brise bombait ma voile, la mer ou plutôt l’océan était tranquille. Je passais ainsi plusieurs jours à voguer telle une coccinelle dans une coquille de noix, seule, petite, et vulnérable. Un soir alors que je dormais paisiblement une tempête m’annonça le début de ma fin. Le vent soufflait violement dans ma voile que je repliais aussitôt. J’allais mourir en haute mer, personne ne retrouvera jamais mon petit corps inerte, et je ne pourrais jamais revoir mon ami Andrew. Pour parfaire le tout, mon mini-mat ne tint pas le choc très longtemps, il se brisa en deux au niveau de la base, me tombant dessus.

[Moment d’absence.]

Je me réveillais au milieu de draps chauds et moelleux, je ne savais pas où j’étais mais les tanguements du sol m’indiquèrent que j’étais toujours en mer, et à bord d’un bâtiment apparemment, dans une cabine, la cabine du capitaine. Je sortais des appartements dans lesquels je m’étais réveillée et m’avançais encore endormie sur le pont, ce dernier était plein de vie. Les matelots nettoyaient le sol de leurs grosses brosses savonneuse, d’autres montaient en haut des mats pour sortir les voiles, et encore d’autres s’occupaient comme ils le pouvaient. Tous me regardaient un sourire sur les lèvres, ce navire n’avait vraiment rien à voir avec ma coquille de noix. Une silhouette sur le pont supérieur attira mon attention, elle était de dos et appartenait à un homme de taille moyenne. Je me dirigeais vers lui. Après un petit moment de discussion avec cette personne j’appris que j’avais parcouru la moitié de la traversée que j’avais entreprise, et qu’ils m’avaient retrouvé inconsciente dans une barque déchiquetée de toutes parts. Ils m’avaient recueillie parmi eux, ils avaient fait preuve d’une grande bonté en me prenant à leur bord, et pour ça je les remerciais. Lorsque je demandais au capitaine à quelle flotte se vaisseau appartenait, il regarda derrière nous, en l’air et éclata de rire. Je suivis son regard et remarquais un pavillon noir.

- Te voilà pirate ma fille !
- Hum… Oui d’accord, du moment que vous me déposez dans un port d’Amérique du nord, ce titre me convient.

Ils ne m’ont jamais ramené en Amérique du nord, ils ont tout fait pour éviter ce continent. A la place ils m’ont appris tout ce qu’il fallait savoir sur les pirates, et n’eurent aucunement besoin de m’apprendre le maniement des armes. Qu’ils étaient heureux…
Nous avons stagnés la plupart du temps dans les mers des Caraïbes, un magnifique endroit, charmant à souhait. Mais dangereux pour les pirates et qui ne l’est pas.
Voilà comment je suis devenue pirate, un flibustier de la pire espèce ! Et l’âme à jamais maudite par tant de malédictions, de péchés et tout ce qui va avec. Je ne vous en dirai pas plus, vous en savez déjà bien assez sur moi. Si vous voulez plus de détails, savoir ce qu’il c’est passé par la ensuite… Je vous raconte tout en échange de votre histoire à vous Lucifer !

Tu veux savoir comment je suis ? Tu m’en demandes beaucoup mon grand, comment puis-je te faire confiance ? Qu’est ce que ça t’apporte de savoir tout ça ? La curiosité est un bien vilain défaut Luci’, faut-il que je t’apprenne les bonnes manières ?
Comme tu peux le constater, je ne n’accorde pas ma confiance facilement, il faut toujours que je sache pourquoi tu veux savoir ça, ce que ça te rapporte… Je suis devenue méfiante avec le temps, on apprend de ses erreurs n’est ce pas ?
Je suis également curieuse de tout, je ne suis pas une commère, ce n’est pas de cette curiosité dont je parle. Je suis plutôt de celle qui aime savoir où elle s’aventure, avec qui et surtout ce qu’elle y gagne. A quoi ça sert de se donner tant de mal alors qu’on final tu repars les mains vides ? Ah oui, il y en a bien qui aime rendre service pour voir deux personnes heureuse par exemple, ce n’est pas mon cas, je travaille pour mes propres intérêts. Il faut savoir interpréter mes paroles, il y a toujours un double sens, que se soit sur mon passé, mes appréhentions, et…
Je suis de nature joyeuse et j’aime faire la fête, boire est ce que l’on peut appeler une passion. Comme me l’a déjà dit une grande amie dans le passé : « On aurait même très bien pu dire que toute une partie de l'histoire de sa vie se situait au fond d'une bouteille. » Voilà ses paroles, mots pour mots.
Ah oui, une dernière chose, je ne pardonne pas ou pas vite. Une fois que l’on m’a blessé ça mettras du temps jusqu’à ce que la blessure se referme complètement. Tu entends Luci’ ? T’as intérêt à te montrer gentil et te comporter tel un vrai gentleman ! *clin d’œil*
Hum... Mes manies... J’ai toujours une sorte de médaillon autour du coup, lorsque je suis stressée, que je me fais du souci ou lorsque je réfléchis je le détache machinalement et fais passer le pendentif entre mes doigts. Ce pendentif est une pièce aztèque en or, Jack Sparrow la reconnaitra sûrement. Elle est maudite, qui la vole sera maudit à vie, il ne peut ni mourir ni rester en vie. C’est assez fascinant, je l’ai dérobé à un ennemi il y a longtemps. Maintenant il restera en cet état tout le restant de sa vie, sauf s’il vient me chercher mais je ne pense pas. C'est une longue histoire, c'est mon passé. C'est une vengeance en quelque sorte, oui ! Aleena a l’âme vengeresse et fait payer le prix fort ! Mwahahaha !

- Ben je ne sais pas, il faut faire quoi dans ce cas là ? Ils ne veulent pas de moi là-haut alors deux choix s’offrent à toi… Ou alors tu me redonnes vie et tu n’entendras plus parler de moi durant un long moment, enfin j’espère. Ou alors tu m’emmènes dans ton "royaume" si je puis dire, mais alors là mon petit doigt me dit que tu vas constamment m’avoir dans les pattes. Tourne lentement autour de Lucifer. Si j’étais à votre place, j’opterais pour la première option. Car vous ne le savez pas encore mais je peux devenir une vraie petite peste. Fais glisser doucement l’index et le majeur sur les épaules de Luci’. Et… Je doute que Mme Lucifer puisse apprécier ce genre de… chose. Se plante devant son interlocuteur et le fixe droit dans les yeux. Je ne veux dépendre de personne, rendez moi ma liberté!
- Vous ne voulez pas ? Yeux de chien battus et voix suppliante. S’il vous plait… Vous avez juste à claquer des doigts, vous me faites remonter à la surface et je vous laisse tranquille. Reprend joyeusement. Je vous aime beaucoup vous savez ! J’ai beaucoup d’estime pour vous. Ils vous nomment tous Lucifer ? Ou alors ça varis entre Satan, Monsieur le Diable ou encore d’autre ? Vous avez tellement de nom… Vous êtes intéressant.Soupir et se résigne. Il n'y a plus d'espoir n'est ce pas ? Je ne pourrais plus jamais revoir la mer... Et il n'y aura plus de rhum ?... Une larme roula le long de ma joue. Je vais où maintenant ?....... Détrompez-vous, ce n'est pas parce que je me suis plus ou moins résignée que j'abandonerais la partie ! Vous allez m'avoir sur le dos Luci' !
Nouveau soupir.
- Luci chéri, ça n'aurais jamais pû marcher entre nous.

Yo ho sur l'heure,
Hissons nos couleurs.
Hissez ho, l'âme des pirates
Jamais ne mourra.
Yo ho quand sonne l'heure,
Hissons nos couleurs.
Hissez ho, l'âme des pirates
Jamais ne mourra !

Vous m'aurez sur le dos mon vieux !...